La HADOPI publie une étude sur les jeux vidéo novembre 19, 2013
La HADOPI a publié le 30 octobre une « étude sur le jeu vidéo protégé ». Certaines données de l’étude sont particulièrement intéressantes, notamment celles relatives à la qualité d’œuvre des jeux vidéos ou aux MTP/DRM.
Le jeux vidéo, une œuvre d’art ?
À la lecture de l’étude, il apparaît que les jeux vidéo ne sont pas tous égaux ! Si 94 % des joueurs estiment que les jeux vidéo « impliquent un vrai travail de création », les jeux flash sont davantage considérés comme un consommable que comme des œuvres. À l’inverse, les jeux d’aventure, d’action et les MMORPG sont plutôt perçus comme des œuvres. Au vu de certains jeux (Anno 1404, Ico, Day of the Tentacle, LoTRO, etc.), notamment ceux dotés d’une musique de grande qualité et d’un scénario ou d’une intrigue développée (tel que le jeu Knights of the Old Republic I sorti en 2003) il est difficile de nier la qualité d’œuvre aux jeux vidéo. Au-delà de la qualité d’œuvre, il semble qu’une relation se créée entre les créateurs et les joueurs : ainsi, 54 % des joueurs déclarent « se sentir proche des créateurs des jeux vidéos ». Ce constat peut notamment être illustré par certaines campagnes de crowdfunding, telle que la campagne « Star Citizen », qui a passé récemment le cap des 28 millions de dollars.
Les MTP/DRM et les joueurs
Concernant les mesures techniques de protection (MTP/DRM – Digital Rights Management), les joueurs semblent accepter – ou plutôt tolérer – certaines d’entre elles. C’est le cas des codes d’activation, présents dans les boîtes de jeux ou dans les courriels confirmant la commande et nécessaire pour jouer au jeu. En revanche, l’obligation de se connecter à Internet est plutôt mal acceptée par les joueurs, notamment pour les jeux pouvant être utilisé hors-ligne et en solo. Le sujet est sensible, et les constructeurs de consoles ont déjà été confrontés à une levée de boucliers virtuels : ainsi, Microsoft avait annoncé l’obligation de se connecter à internet afin de pouvoir utiliser les jeux de sa nouvelle console, la console Xbox One. Suite à de multiples critiques, le géant américain a été contraint de revoir sa politique afin de limiter les dommages sur son image de marque et d’éviter la perturbation du lancement de son nouveau produit phare. Par ailleurs, la crainte des joueurs quant aux MTP/ DRM est la limitation du marché de l’occasion. Une fois de plus, Microsoft avait été dans l’obligation de rassurer les joueurs en assurant que le partage des jeux serait libre.
La meilleure protection contre le piratage semble être la qualité du jeu vidéo : l’étude de l’HADOPI relève ainsi que les « pratiques illicites […] concern[ent] davantage les petits jeux qui sont consommés en masse ». De telles pratiques semblent également concerner les jeux « moyennement attractifs en l’absence de solution de démonstration ». Pour autant, les jeux vidéos de qualité ne sont pas à l’abri de pratiques illicites, notamment les jeux vidéos introuvables, même si certains jeux sont remis à la vente via des plate-formes de vente dématérialisée.
SOURCES :
HADOPI, « Étude sur le jeu vidéo protégé », mis en ligne le 30 octobre 2013, consultable sur http://www.hadopi.fr/actualites/act…
ANONYME, « Microsoft contraint de faire marche arrière sur sa Xbox One », www.lemonde.fr, mis en ligne le 19 juin 2013, mis à jour le 20 juin 2013, consulté le 17 novembre 2013, disponible sur : http://www.lemonde.fr/technologies/…